L’eau minérale de Virieu
Le thermalisme et les eaux minérales sont connus depuis l’Antiquité. Les préhistoriens ont constaté que beaucoup de sources recensées sont situées près d’un oppidum ou d’un chatelard préhistorique ou romain. De là à penser qu’au moment où nos ancêtres se sont sédentarisés, ils ont choisi l’emplacement de leurs villages près des sources guérisseuses ou qu’ils estimaient bénéfiques. Certains prétendent qu’ils divinisaient les sources. Ce qu’il y a de sûr, c’est que nos ancêtres croyaient aux vertus de certaines eaux et aux maléfices de quelques autres.
Les romains créèrent de nombreuses stations thermales. Les rois de France et les empereurs firent de nombreuses cures et buvaient de l’eau de source minéralisées.
Depuis quand une source minéralisée existe-t-elle à Pélussin ?
Est-elle à l’origine de l’implantation d’un château sur le site de Virieu ?
Elle fut découverte ou redécouverte par Monsieur Auger dans sa propriété de Virieu. Autorisée par l’Académie de médecine le 27 avril 1876 ; elle fut exploitée jusqu’à l’approche de la guerre de 14. Elle était installée dans les caves sous la vieille halle de Virieu où l’on voit encore les restes d’installation d’exploitations.
Dans l’arrondissement de Saint-Etienne, il n’existe pas d’autres sources minérales comme il y en a à Saint-Galmier (Badoit) ou à Montrond.
L’eau de la source de Pélussin, très ferrugineuse, était conseillée par le corps médical pour traiter les chloroses et les anémies et elle était aussi digestive.
Mais elle était peu minéralisée par rapport aux sources concurrentes. Le faible débit de la source et les difficultés de distribution firent que cette dernière connut, dès le départ, des aléas financiers que ses promoteurs ne réussirent jamais à surmonter vraiment. Plusieurs sociétés d’exploitation se succédèrent pendant la trentaine d’années de son activité. Appelée successivement : Sources des Eaux Minérales de Virieu ; Source Mont-Pilat ; Source des Eaux Minérales de Pélussin… il est difficile aujourd’hui, de s’y retrouver dans les différentes sociétés d’exploitation car, souvent, les mêmes noms sont cités.
Un des gérants, Monsieur Brun, de Pélussin, fut un précurseur. Il lança une fabrication diversifiée de boissons gazéifiées : limonade, limonades au citron, à l’orange, semblables à nos sodas d’aujourd’hui…
Mais notre région vinicole n’était pas apte à accepter ces nouvelles boissons et la vente sur Lyon et Saint-Etienne nécessitait à l’époque des transports onéreux.
Les eaux minérales du Mont-Pilat sont bien connues aujourd’hui des collectionneurs de cartes postales car les exploitants éditèrent, à titre de publicité, des cartes postales caricaturant les hommes politiques de l’époque.
Elles valent aujourd’hui très cher et contribuent à la renommée du Mont-Pilat ! Petite consolation pour ces promoteurs de ce qui aurait pu être le facteur essentiel de l’essor touristique de Pélussin.
Cristal du Mont-Pilat… espoirs déçus
En 1995, la Mairie de Pélussin a décidé de faire réaliser des forages d’essais pour vérifier la présence ou non d’eau minérale au quartier de Virieu.
Les deux forages ont été réalisés à 110 mètres de profondeur, au pourtour d’une fracture géologique orientée d’ouest en est, passant sous la Croisette et le quartier de Virieu, et plongeant en direction de la vallée du Rhône.
Les indices favorables repérés par le bureau d’études ANTEA n’ont pas été validés par l’expérience. Il n’y a que très peu d’eau. Cette information est certes décevante mais lève alors définitivement toutes les incertitudes sur les possibilités de relancer l’exploitation des Eaux Minérales Cristal du Mont-Pilat.
A l’époque, il faudra donc se résoudre à abandonner tout projet d’implanter une usine d’embouteillage et de redémarrer l’exploitation de la source d’eau minérale autorisée par l’Académie de Médecine en 1876.