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Les bâtiments communaux et leurs noms

Salle municipale Denise Éparvier

Denise Rivory Éparvier, force vive de la vie pélussinoise (11/06/1933 – 5/07/2018)

La commune rend hommage à une femme lucide et humaniste, à l’esprit ouvert et dévouée aux autres, qui a pleinement pris part à la vie paysanne, culturelle et associative du village. À une femme qui, toute sa vie, s’est nourrie des rencontres et des partages et a œuvré pour le bien commun.

Née à Pélussin au sein d’une famille d’agriculteurs aimante, Denise Rivory est la deuxième d’une fratrie de dix enfants et l’aînée des filles. À une époque où les conditions de vie dans les petites fermes de moyenne montagne sont particulièrement difficiles, elle assume très tôt avec beaucoup d’énergie, de courage, de droiture et de générosité d’importantes responsabilités : elle aide ses parents aux travaux des champs et de la ferme ainsi qu’à l’éducation de ses frères et sœurs.

Studieuse, intelligente et curieuse, à 14 ans elle est reçue au certificat d’études. Étant cependant indispensable à l’équilibre de la famille, elle ne peut poursuivre ses études. Elle trouve alors dans la lecture et le théâtre amateur des sources de culture qu’elle aimera toute sa vie.

Curieuse, elle disait « Je n’aime ni la monotonie, ni la répétition, j’ai envie de voir autre chose ». Elle travaille dès l’âge de 16 ans dans une usine de textile du village, découvrant un milieu ouvrier très différent du sien. S’épanouissant peu dans un métier répétitif et mécanique, elle devient ensuite cuisinière au Centre de Formation d’Aides Familiales Rurales de Saint-Jean Bonnefond et se lie d’amitié avec certaines des stagiaires venues de toutes les régions de France.

Elle œuvre avec sa sœur Marie au sein du Secours Catholique pour aider toutes les personnes qui en ont besoin par l’écoute, les dons, les visites…

En 1955, Denise se marie avec Geo Éparvier, un jeune agriculteur avec qui elle s’installe et a sept enfants. Ensemble, ils développement progressivement leur exploitation agricole des Brondelles. Investie, clairvoyante et humaniste, elle perçoit son couple comme faisant partie d’une « génération au carrefour de deux civilisations », dans un monde agricole en profonde mutation qui connaît la modernisation, la mécanisation et l’évolution des structures foncières. Militant à la Jeunesse Agricole Catholique, le jeune couple apprend la réflexion collective, tout en développant de façon raisonnée sa ferme. Prudents, mesurant les risques de l’endettement, ils ne feront l’acquisition de leur premier tracteur qu’en 1969. Parlant de son couple, elle a dit « nous voulons privilégier l’être plutôt que le paraître ».

C’est elle, cette « petite bonne femme* » qui s’est levée un jour, invitant les autres agriculteurs à s’investir dans le projet de Parc du Pilat et à y occuper une place prépondérante (* extrait d’un hommage de Serge Malfois, Directeur du Parc de 1974 à 1983).

Pionnière de l’accueil touristique rural, elle crée à la ferme dès 1972 deux chambres d’hôtes et un camping. Cette activité permet à toute la famille de rencontrer des personnes d’origines très variées. En 1988, les chambres d’hôte seront transformées en gîte.

Alors qu’elle a seulement 47 ans, en 1981, Geo décède après une longue maladie. Malgré l’ampleur de sa peine, car Denise et Geo avaient beaucoup d’amour l’un pour l’autre, elle doit alors faire vivre l’exploitation agricole et assurer l’éducation de ses plus jeunes enfants. Heureusement, ses enfants l’aident affectueusement et un GAEC avec son fils Claude voit le jour, qui s’oriente vers la production laitière.

Ils font tous deux partie de l’équipe de paysannes et paysans qui créent le point de vente de produits fermiers « La Ferme du Pilat » et ouvre ses portes en 1985. L’idée avait germé au sein d’une équipe syndicale de jeunes paysans à la recherche de solutions pour pérenniser les activités de leurs fermes. Le but : développer localement la vente directe dans un lieu collectif et dans un esprit de coopération et de solidarité. Avec les autres agriculteurs, Denise et Claude participent activement au montage et à la réalisation du projet. Les prévisions du démarrage sont vite dépassées et le magasin connaît un franc succès, s’agrandit très rapidement et ouvre de plus en plus souvent. En 2008, de nouveaux locaux dans une construction neuve ouvrent à une centaine de mètres de l’ancienne poste. C’est aujourd’hui une nouvelle génération de paysannes et paysans qui gère La Ferme du Pilat, dans cette aventure collective d’une quarantaine d’années qui occupe une belle place sur le territoire.

Femme de foi, active même bien après sa retraite, Denise est bénévole au Secours Catholique et chez ACAT-France (Action des Chrétiens pour l’Abolition de la Torture). Par ailleurs, elle s’occupe de généalogie à l’association Visages de Notre Pilat, fait de la relaxation et de la marche, anime des « ateliers mémoire » et contribue aux groupes de lecture à voix haute de la médiathèque.

À 80 ans, elle écrit sa biographie « De Perret à La Brondelle, un chemin de vie » pour ses enfants et petits-enfants, dans laquelle on peut lire « Mon enfance a été imprégnée de ce terroir et des caprices de la nature ».

Une autre phrase, prononcée par le père curé à sa première communion en 1945, l’a inspirée toute sa vie : « Que sert à l’homme de gagner l’univers s’il vient à perdre son âme ? ».

On se souvient d’une femme qui réfléchissait au sens de la vie et travaillait pour un monde meilleur, respectueux des personnes et de l’environnement, pour plus de paix, de justice et de tolérance, cherchant à redonner aux personnes en difficulté une raison de vivre.