- Pélussin
- Les arbres à Pélussin : prendre soin d’un patrimoine
Les arbres à Pélussin : prendre soin d’un patrimoine
Apprendre pour mieux préserver, c’est ce qu’on fait les agent⋅es du service Espaces Verts et les élu⋅es en charge du programme « Nature en ville » de la commune, au cours d’une journée de sensibilisation-formation à la gestion du patrimoine arboré urbain.
Lionel Staub, du Cabinet d’Expertise Foncière, Agricole et Forestière stéphanois « Fonsylve », est intervenu auprès des représentants de la commune pour leur apporter son expertise sur les arbres et les former à faire les bons choix pour la gestion des arbres en ville. La valeur des arbres, l’intérêt de leur présence et de leur préservation dans un milieu urbain aux nombreux enjeux, les fondamentaux de la vie de l’arbre, le diagnostic de l’état des arbres et les bonnes pratiques avec les outils et méthodes adaptés ont été abordés.
Cette journée riche en enseignements s’inscrit dans la politique engagée sur la commune autour de la transition écologique et de la nécessaire adaptation aux changements climatiques. Dans cette perspective, les arbres sont nos alliés indispensables : épurateurs de l’air, climatiseurs, régulateurs des eaux de pluie, fixateurs de biodiversité, atténuateurs des nuisances sonores et contributeurs à un cadre de vie beau et apaisant.
De nombreux points ont été précisés, parmi lesquels :
- Avant de replanter, il est d’abord et avant tout vital de préserver les vieux arbres. En milieu urbain contraint, un arbre plus ancien déjà adapté a plus de chances de rester en vie plus longtemps qu’un jeune arbre. L’espérance de vie d’un arbre nouvellement planté en ville est d’environ 40 ans. On voit que la capacité de résilience des arbres s’observe sur le long terme.
- Un arbre creux ou penché n’est pas forcément dangereux ou dépérissant.
- L’élagage sévère nuit à la santé et à la beauté des arbres de haute tige. Tailler un arbre ne lui redonne pas de vigueur mais l’oblige à puiser dans ses réserves. Or, un arbre sait se soigner tout seul. Tailler lorsqu’il n’y a pas d’exigences de sécurité forte est donc la plupart du temps malvenu.
- Un arbre ne cicatrise pas, il recouvre simplement ses plaies.
- Toute modification de l’environnement proche de l’arbre peut conduire à son affaiblissement à moyen terme : les conséquences possibles des aménagements ou interventions directes sur les arbres doivent donc être soupesées en amont. Pour établir une évaluation bénéfice-risque avant toute intervention, des outils professionnels précis existent, tels que le « barème de l’arbre » et le « QTRA » (estimation de la valeur monétaire d’un arbre, estimation du risque associé à son basculement ou sa rupture, …).
À Pélussin, sur le terrain :
Une visite des sites arborés de la commune a permis de poser un premier diagnostic visuel et de donner des pistes pour la campagne d’élagage sur 2024 et les années suivantes.
Un exercice d’évaluation a été réalisé sur deux arbres :
- Le Séquoia géant (séquoia giganteum) qui trône à l’entrée du parc Gaston Baty a été évalué à 50 000 €.
- Dans l’enceinte du parc, l’arbre étêté suite à la tempête de 1999 est évalué à 10 000 €. En parfaite résilience*, il présente à ce jour un seuil de sécurité largement acceptable.
Le patrimoine arboré de Pélussin se porte bien et mérite d’être préservé : il doit faire l’objet d’un suivi régulier et les interventions drastiques doivent être limitées au minimum incontournable.
La municipalité fait le vœu que des actions de sensibilisation de la population pélussinoise pour une meilleure connaissance des arbres émergent à Pélussin. Les habitant·es intéressé·es qui souhaitent en savoir plus sur le patrimoine arboré de la ville sont invitées à se faire connaître auprès de la mairie → Ce petit fascicule pédagogique édité par le CAUE 77 et l’association A.R.B.R.E.S. peut être consulté en amont ou simplement dans le but de s’informer.
En conclusion, cette formation a mis en évidence que gérer un patrimoine arboré demande une expertise et une gestion sur le long terme.
* Résilience : capacité à surmonter les chocs et à s’adapter en conservant son équilibre.